Abstract for 6. La nouvelle dynamique de l’hévéaculture dans le sud-ouest ivoirien: un enjeu économique certain aux risques d’insécurité considérables
La filière hévéicole connaît depuis plus d’une décennie une explosion notoire dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Autrefois capitale du cacao, cette zone est soumise à une transition de la cacaoyère vers l’hévéaculture. Cet article analyse les motivations de la nouvelle dynamique autour de la culture de l’hévéa et les potentiels risques d’insécurité émanant de cette transformation des systèmes culturaux. L’étude a privilégié une recherche qualitative basée sur une approche compréhensive des motivations paysannes. Les résultats ont été produits sur la base des entretiens individuels complétés par des données secondaires et une observation directe. Ils mettent en évidence que la faible performance de la cacaoyère provoquée par la pression parasitaire et les conditions climatiques défavorables a favorisé l’adoption de l’hévéa en guise culture alternative. Cette transition vers l’hévéaculture témoigne d’une décision stratégique pour s’adapter aux défis désormais nombreux auxquels sont confrontés les producteurs de cacao. L’intérêt économique de l’hévéa a favorisé l’extension des superficies cultivées en réduisant considérablement les terres pour l’agriculture d’autosubsistance. Parallèlement à ces pratiques dévoreuses d’espace, il s’observe une insécurité alimentaire et des relations conflictuelles dans les rapports socio-fonciers entre l’autochtonie et les migrants ayant acquis des terres à travers des arrangements locaux.